Etoile de mer
C’est peut-être une envie fugace de s’éclipser, de partir au loin pour mieux l’imaginer les yeux fermés. Loin du bruit, loin de la pollution, loin des vapeurs de la ville fumante, un peu plus près du Paradis. On ne sait jamais ce qu'un ange peut penser, au Paradis.
Si seulement.
Au cœur du bout du monde, tout près du ciel, au creux de la mer. Je l’ai cherché, cherché en vain. Gratté des petites montagnes, retourné quelques rochers, lapé quelques rivières. En rêve, je l’apercevais, au réveil, elle m’échappait. Si lisse, si pure, si ronde.
Un minuscule grain de soie à travers le brouillard épais. Au loin, toujours dans la mer. Et moi je cherche, cherche, cherche en vain.
Le bois est en cendre, lueur de lune, éphémère. Et l’eau de la mer, si froide, si pure.
Si seulement...
J’ai fini par la trouver. A travers un dédale de rues emmêlées, le chemin s'offre, là, droit devant, mystérieux cadeau du ciel. Et au détour d’une fleur, ourlée de crème, l’eau a giclé.
Une éclaboussure.
Une flaque d’écume.
Je la vois : c’est juste une petite perle irisée de soleil.